SÉNÉGAL : L’opposition en difficulté à l’assemblée nationale

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La 15e législature de l’Assemblée nationale sénégalaise a débuté lundi 2 décembre 2024 sous le signe de la tension et de la domination exclusive du Pastef. Malick Ndiaye, ancien ministre des Infrastructures, a été élu président de l’institution avec 134 voix sur 163 votants, marquant ainsi le début d’une législature qui s’annonce difficile pour l’opposition. Le scrutin, initialement prévu à 10 heures, a pris sept heures de retard, suscitant la grogne d’une partie du public malgré les excuses présentées par le doyen d’âge, Alla Kane.

Ce retard a aggravé les tensions déjà palpables entre la majorité Pastef et l’opposition Takku-Wallu, dont les différends ont éclaté lors de l’élection des vice-présidents.La proposition de Mouhamadou Ngom, candidat de Takku-Wallu au poste de 8e vice-président, a été rejetée par la majorité Pastef au motif de la parité, une disposition légale imposant l’alternance homme-femme. Face au refus de la majorité de reconsidérer sa position, les 17 députés de Takku-Wallu ont quitté la salle, et ont laissé le champ libre au Pastef pour s’accaparer tous les postes du bureau. Cette décision a fait naître un goût amer et a soulevé des inquiétudes quant à la représentativité de l’opposition au sein de l’Assemblée. Un autre point de friction a concerné la situation de Malick Ndiaye. Le député Guy Marius Sagna a réclamé sa démission effective du gouvernement avant de pouvoir prendre ses fonctions à la tête de l’Assemblée, conformément à la loi. Après la présentation de sa lettre de démission, les travaux ont pu reprendre.Cette domination sans partage du Pastef au sein du bureau de l’Assemblée nationale suscite de vives préoccupations quant à l’avenir du pluralisme démocratique au Sénégal.

L’absence de représentation de l’opposition au sein du bureau risque de fragiliser le dialogue entre la majorité et la minorité parlementaire, et d’entraver le bon déroulement des débats. L’ambiance tendue qui a marqué cette première session laisse présager une législature difficile, marquée par des tensions politiques exacerbées. L’opposition devra trouver des stratégies pour faire valoir ses points de vue dans un contexte où la majorité dispose d’une emprise totale sur les instances dirigeantes de l’Assemblée.

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