BÉNIN/POLITIQUE : Adrien Houngbédji rappelle la légalité du PRD et conteste sa dissolution

Le président du Parti du Renouveau Démocratique (PRD), Me Adrien Houngbédji, a officiellement réagi ce lundi 2 juin 2025 à une correspondance du ministre de l’Intérieur, Alassane Séidou, relative à l’existence légale de son parti politique. Dans une lettre transmise au ministre, le leader des Tchoco-Tchoco réfute catégoriquement l’idée selon laquelle le PRD aurait disparu à la suite de sa fusion avec l’Union Progressiste (UP) en 2022.

En effet, tout est parti d’une correspondance adressée le 26 mai 2025 par le ministre de l’Intérieur au secrétaire général adjoint du PRD, recadrant ce dernier sur un communiqué confirmant l’existence du parti. Cette mise au point a suscité la réaction d’Adrien Houngbédji, qui a, à son tour, saisi le ministre pour clarifier la situation. Selon Banouto qui a consulté son courrier, le président du parti arc-en-ciel démontre, en quatre arguments, que sa formation politique continue d’exister légalement.

En premier lieu, il rappelle que l’accord de fusion avec l’UP a été signé le 21 août 2022, mais que le PRD a obtenu son récépissé définitif le 26 août 2022, soit postérieurement à cet accord. Selon lui, cette délivrance prouve que le PRD, bien qu’ayant fusionné, n’a pas cessé d’exister juridiquement.

Ensuite, il précise que cette fusion a été actée sur la base d’une résolution du Conseil national du PRD en date du 19 août 2022. Cette résolution, encadrée par les articles 90 et 91 des statuts du PRD, stipule expressément qu’une fusion ne peut entraîner la dissolution du parti. Le PRD conserve ainsi ses attributs, son patrimoine et une certaine autonomie, pouvant même constituer un courant interne au sein de la nouvelle formation.

Aucun congrès de dissolution tenu
Troisième argument avancé : selon les textes du PRD, seule une décision de dissolution prise lors d’un congrès extraordinaire convoqué à cet effet et votée aux trois quarts des membres pourrait mettre fin à l’existence du parti. Houngbédji affirme qu’aucun tel congrès n’a jamais eu lieu et défie quiconque de produire un procès-verbal en ce sens. Il rappelle également que le dernier congrès du PRD remonte au 19 décembre 2021.

Enfin, dans son dernier point, l’ancien président de l’Assemblée nationale souligne que l’acte de fusion signé entre le PRD et l’UP porte précisément le titre « acte de fusion », et non « acte de dissolution ». Mieux, le préambule de cet accord mentionne clairement que les deux partis ont choisi de fusionner sans se dissoudre. Il note que la dissolution éventuelle des partis impliqués ne pourrait être actée que par des congrès extraordinaires expressément convoqués et suivis de publications officielles, ce qui n’a jamais été réalisé.

Houngbédji s’interroge par ailleurs sur l’absence dans le dossier de l’Union Progressiste Le Renouveau (UPR) né de cette fusion des procès-verbaux de congrès de dissolution et des extraits du Journal officiel attestant de la disparition des partis fondateurs. Il indique qu’aucun de ces documents n’a été produit par le professeur Joseph Djogbénou, chargé des démarches administratives. Le récépissé définitif de l’UPR ne fait d’ailleurs mention d’aucune pièce prouvant la dissolution du PRD. Le leader du PRD relève ainsi que le ministère de l’Intérieur, en délivrant ce récépissé, a expressément pris acte d’une fusion et non d’une dissolution.

Cette clarification intervient à l’approche des élections générales de 2026, période où les formations politiques en lice se réorganisent et peaufinent leurs stratégies. La polémique est d’autant plus vive que ces derniers mois, Adrien Houngbédji a multiplié les prises de position critiques à l’égard de la gouvernance du président Patrice Talon.

En dépit de la fusion actée en 2022 et de la participation de plusieurs anciens cadres du PRD aux législatives de janvier 2023 sous la bannière de l’UPR, la question de l’existence légale du PRD reste donc posée et relancée par son président, qui entend maintenir le parti dans le paysage politique béninois.

✍️ Sébastien YANGA

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