EXODE RURAL AU NORD-BÉNIN : Un fléau qui hypothèque l’avenir des enfants

•Les actions de lutte contre le phénomène doivent être renforcées
Dans plusieurs localités du nord du Bénin, un phénomène inquiétant prend de l’ampleur. Il s’agit de l’exode rural parfois forcé des enfants vers des zones reculées pour exercer des travaux pénibles et inadaptés à leur âge. Derrière cette réalité se cachent des drames humains profonds et un avenir compromis pour bon nombre d’enfants et de jeunes filles comme garçons.
Souvent envoyés par leurs parents dans l’espoir de gagner de l’argent, ces enfants abandonnent très tôt l’école. Leurs familles, convaincues que les études sont une perte de temps et d’argent, préfèrent les voir s’engager dans des activités génératrices de revenus immédiats comme par exemple, les travaux agricoles, de petits métiers urbains, voire parfois des tâches dangereuses. Pour certains parents, il vaut mieux que l’enfant gagne de l’argent pour construire une maison ou acheter une moto, plutôt que de fréquenter l’école.
Dans d’autres cas, l’exil est imposé par les dures réalités de la vie. Parfois orphelins ou issus de foyers démunis, ces enfants doivent eux-mêmes subvenir à leurs besoins, y compris le financement de leur scolarité. Faute de soutien, ils se retrouvent contraints de travailler pour survivre.
Mais cette forme d’exode a un coût humain énorme. Exposés à des conditions de travail difficiles, sans encadrement ni protection, ces jeunes souffrent de maladies, d’épuisement, et parfois perdent la vie prématurément. D’autres sombrent dans la consommation de stupéfiants, utilisés comme moyen d’endurance face à l’effort, sans mesurer les ravages sur leur santé physique et mentale.
Face à ce fléau, il est urgent d’agir. Une vaste campagne de sensibilisation doit être menée dans les zones rurales pour informer les familles sur les dangers liés à l’exploitation des enfants, à l’exode rural et les avantages de l’éducation. Les mentalités doivent évoluer à partir de maintenant, car, investir dans l’avenir d’un enfant, c’est lui permettre d’aller à l’école ou d’apprendre un métier dans un cadre sain et sécurisé.
Des alternatives existent. Des organisations comme Plan Bénin, Unicef, Educo etc, les centres sociaux et plusieurs ONG locales interviennent déjà pour offrir aux enfants vulnérables des fournitures scolaires, des soins, et un accompagnement éducatif. Il est essentiel de renforcer leur action et d’en faire connaître les opportunités.
Protéger l’enfance, c’est garantir un avenir meilleur pour notre pays. En tant que citoyens, leaders communautaires ou autorités locales, nous avons tous un rôle à jouer pour enrayer ce phénomène et redonner espoir à cette jeunesse en quête de dignité.
✍️ Horiana WINTCHORI (Stg)
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